Les parents de Mien Ruys (1904-199) étaient pépiniéristes à Dedemsvaart (Pyas-Bas) et amis de G. Jekyll. Leur fille, née parmi les plantes, se passionne très tôt pour le paysagisme. A une époque où il n'existe ni littérature spécialisée ni formation, elle suit des cours d'architecture à Berlin et aux Pays-Bas puis fait des stages de pratiques horticoles en Angleterre. De retour au pays, elle se lance directement dans le métier. Dans le potager et le verger de ses parents, elle expérimente des projets et teste les plantes. Au fil d'une longue carrière, le vaste terrain devient un jardin expérimental rassemblant plus de 25 espaces différents. Ce sont eux que l'on visite aujourd'hui. Ils ont été conçus pour la plupart entre 1925 et 1970. Ils dressent un fabuleux panorama des styles pratiqués par Mien Ruys et s'inscrivent dans l'histoire du paysagisme du 20è siècle. Au début de sa carrière, jusqu'en 1945 environ, elle dessine surtout des jardins privés et reste proche de la veine anglaise "Arts and Crafts", dans le sillage de G. Jekyll. (le vieux jardin d'essai, le jardin sauvage, ... ). Après la guerre, elle compose davantage d'espaces publics et s'oriente vers des lignes claires, des formes épurées et géométriques. L'organisation de l'espace doit être fonctionnelle. Elle a alors une prédilection pour les obliques qui allongent un rectangle et optimisent l'espace (Wiekendtuin, le jardin de ville, ...). Après 1960, elle revient aux lignes directes, ponctuées de blocs quadrangulaires (le jardin aux caissons, le parc, ... ) Ces tendances sont en parfaite correspondance avec celles de son époque, Mondrian et le Bauhaus sont passés par là. Mais son originalité tient à son amour du végétal et des fleurs qui jamais ne quitteront ses compositions, contrairement à ses collègues qui pousseront le dépouillement beaucoup plus loin. |
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