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Villa Ephrussi-Rotschild

Villa Ephrussi-Rotschild

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Le Manoir d'Eyrignac


Villa d'Este

Italie (Latium)

Infos pratiques

- Piazza Trento, 5 I- 00019 Tivoli Italie. Tél: 00-39-(0)774 312 070
- Le site de l'UNESCO
- ouverture régulière.

Présentation

La famille d'Este a dominé Ferrare à partir du XIIIè siécle. Elle se proclamait descendante d'Hercule...

Hippolyte II d'Este (1509-1572) devient archevêque de Milan à 10 ans et cardinal à 30. Son ambition à devenir Pape est telle qu'il suscite la peur des autres cardinaux qui ne l'éliront jamais. Son rêve romain déçu est très présent dans le jardin (voir la "petite Rome").

En 1550, il obtient le gouvernement de Tivoli. Il s'installe au sommet de la colline dans un monastère franciscain dont l'austérité convient fort peu à ses ambitions.

Il se fait alors bâtir à cet endroit une splendide villa et de somptueux jardins, avec l'aide de Pirro Ligorio (1510-1583) qui s'est distingué en fouillant la villa d'Hadrien toute proche.

Des travaux titanesques sont entrepris: la vallée est remodelée, un aqueduc et un conduit souterrain sont construits pour alimenter en eau les jardins, assèchant au passage plusieurs fontaines du bourg, ce qui lui vaudra l'hostilité des habitants. Mais Hippolyte meurt avant la fin de son rêve. Son héritier, le cardinal Louis d'Este n'a pas les finances nécessaires pour terminer l'entreprise. En 1605, le domaine échoit à Alexandre d'Este (1568-1624) qui restaure ce qui avait été endommagé et poursuit les aménagements.

A partir de 1700, la villa est progressivement abandonnée et se délabre. En 1920, elle revient à l'Etat italien qui dans les années 1920-1930 entreprend de gros travaux de restauration qu'il faudra refaire en partie après la deuxième guerre mondiale, à cause des bombardements qu'elle a subis.

Villa Ephrussi-Rothschild: roseraie la fontaine de la chouette Meta Sudante et Diane d'Ephèse fontaine de l'orgue les viviers la petite Rome les cent fontaines fontaine des dragons les 100 fontaines fontana del bicchierone les bâtiments

  1. les bâtiments
  2. La fontana del Bicchierone (en restauration lors de notre visite)
  3. La fontaine des dragons
  4. L'allée des cent fontaines
  5. La fontaine de l'Ovale
  6. La petite Rome ("Rometta")
  7. Les viviers
  8. La fontaine de l'orgue
  9. Les Meta sudante et
  10. Diane d'Ephèse
  11. La fontaine de la Chouette

Le jardin conçu par P. Ligorio pour Hippolyte d'Este s'insère sur les pentes et la "scène" d'un amphithéâtre dont les bâtiments et l'église occupent les sommets.

L'axe central part de la loggia du palais. Il est croisé par une succession d'allées transversales qui ouvrent des perspectives presqu'aussi importantes que la première, ponctuées à chaque extrémité, par les fontaines majeures du jardin:
- l'envolée des cent fontaines oppose Rome, le Tibre (la petite Rome) et leurs beautés artificielles à la beauté sauvage des flots de l'Aniene, rivière de Tivoli (fontaine de l'ovale).
- Les viviers relient la fontaine de la Chouette et celle de l'orgue, toutes deux animées par des jeux musicaux.

Le plan général est volontairement désaxé par rapport aux bâtiments pour cibler au loin, tout au bout de l'axe principal, l'ancien temple de la Sibylle de Tibur qui couronne les cascades de l'Aniene. Ce personnage antique est le thème central du jardin.

L'eau est omniprésente sous toutes ses formes. Les fontainiers et hydrauliciens qui ont travaillé à la création du jardin, ont déployé des talents extraordinaires pour varier sans cesse le cours de ce flux aquatique. L'eau glougloute, murmure, gicle, dévalle ue pente, puis vaporise et irise la lumière, mugit et bruine... .Elle actionne aussi des automates (fontaine de la chouette) et des orgues hydrauliques.

La nymphe de Tibur, Albunea était dotée de dons prophétiques qui en ont fait la Sibylle de Tibur. Certains auteurs antiques la confondent avec Ino qui se précipita dans la mer avec son fils Mélicerte pour échapper à la folie de son mari, rendu jaloux par les relations amoureuses qu'elle avait entretenues avec Jupiter.

La villa d'Este offre un spectacle grandiose, mêlant le clinquant et la mégalomanie au plus grand raffinement. Ce subtil équilibre a inspiré de nombreux artistes dont Franz Liszt qui y est venu régulièrement pendant 4 ans et y a composé en 1877 "Les jeux d'eau à la Villa d'Este".