Le jardin que l'on traverse inévitablement pour pénétrer au Musée des Arts Premiers du quai Branly a été dessiné par Gilles Clément. D'environ 1.6 ha, il se trouve limité au Nord par le quai Branly, au Sud par la rue de l'Université et se glisse en partie sous le bâtiment du Musée posé sur pilotis. Il peut se répartir en trois zones différentes: la jungle côté quai isolée par une paroi de verre, la savane (8) coté rue et l'ombre (5) sous le bâtiment. Il faut ajouter le mur végétal (1) de P. Blanc. Ce mur fait la transition entre les façades du quai et le bâtiment moderne de Jean Nouvel. Côté quai, pour accéder à la billetterie, il faut traverser la jungle (a). Le terrain est en forte pente. De terrasse en terrasse (2) , on s'enfonce au milieu de végétaux hauts et denses. Cette plongée dans le végétal ménage une rupture entre le monde moderne trépidant et les cultures premières qui vont être découvertes.
Sous le bâtiment, il fait sombre. Passé de l'autre côté, côté sud, le paysage (5) s'ouvre et s'éclaircit, se colore aussi. Pas de perspectives ni de gazons, mais des chemins qui circulent et ondulent entre des parcelles et mènent aux différentes parties du Musée. De-ci de-là, des clairières (6) pavées, des ombrières fleuries (4) , un théâtre de verdure (2) , des bassins (7) animent la promenade. Beaucoup de formes (clairières, bancs, ombrière) font allusion à celle de la tortue. Les végétaux choisis n'ont rien d'extraordinaire: ce sont des arbres et des graminées parfaitement adaptées à nos climats et faciles à cultiver. Les mauvaises herbes sont tolérées. Pour l'éclairage et le grillage, G. Clément a choisi le thème du jonc: joncs lumineux et joncs métalliques (9). Le visiteur ressent très vite l'atmosphère qu'il a voulu créé. Celle d'une végétation brute, belle et spontanée. Il a cherché à réunir le sentiment d'une nature sauvage et immense respectée par les peuples primitifs à celui de notre époque d'une nature limitée et en danger. |
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